Unexchangeable

On affirme souvent que l’on ne trouve nulle part ailleurs qu’en Belgique une proportion aussi significative de collectionneurs d’art. Il est cependant frappant qu’avec un tel potentiel, si peu de partenariats se nouent entre musées publics et collections privées. De même que WIELS a abordé par le passé sans prejudge d’autres sujets sociétaux, le centre d’art, fidèle à sa réputation, prend cette question comme sujet et matériau d’une exposition de groupe ayant pour titre Unexchangeable [Inéchangeable].

L’exposition se focalise, par le biais d’une sélection d’oeuvres historiques et de qualité muséale des années 80 et 90 provenant de collections privées belges, sur la valeur d’une oeuvre d’art. En préambule du revirement mondial de 1989, des artistes ont travaillé, aux États-Unis et en Europe, à la séparation et à la distinction de différentes formes et interprétations de la valeur, là où la logique de production et de consommation affirmait qu’une oeuvre pouvait être réduite à sa valeur marchande. En ces années de simulations virtuelles naissantes, un attrait exceptionnel se développe pour le caractère unique et paradoxal d’un objet d’art. Pour des amateurs et des collectionneurs, des valeurs comme le plaisir visuel, la stimulation intellectuelle, l’appréciation sensorielle et la distinction sociale sont prioritaires. À la faveur d’oeuvres de collections privées, cette exposition raconte un moment charnière de l’histoire de l’art au cours duquel des artistes ont modifié le paradigme de l’unicité de l’oeuvre à travers des concepts comme le simulacre, la simulation et la valeur.