Alain Séchas, Jurassic Pork II
Palais de Tokyo, Paris
Du 31 mars au 5 juin 2005

Chats, cochons... Alain Séchas installe ses animaux fétiches au Palais de Tokyo pour la deuxième version de Jurassic Pork. Pour pénétrer dans ce monde mystérieux, les visiteurs se munissent de lampes torches. Ils entrent alors dans une vaste salle plongée dans la pénombre. Fumée diffuse, musique inquiétante et non moins inquiétant cochon ailé aux yeux-phares qui diffuse une lumière sourde en tournant sans cesse sur lui-même... tout est menaçant. Au centre de la pièce, les sculptures présentent les protagonistes : Siegfried le faux héros et Artémiss la belle chatte.
L'histoire de la quête du Jurassic Pork par Siegfried se déroule le long de la cimaise sous forme de dessins. En envoyant son héros en voyage initiatique, Alain Séchas dessine une mythologie de notre société, traversant avec beaucoup d'humour et de dérision les thèmes de l'apparence, de l'art, du monde de l'art, de la psychanalyse, du sexe...
On saute d'image en image, découvrant des personnages fous dans des situations folles... qui éloignent toujours un peu plus notre héros de son but. Les sirènes déchantent plus qu'elles ne chantent et vivent de vice et de luxure. Notre chat semble oublier pourquoi il est parti. L'obscurité nous place dans des temps reculés, entre grottes de Lascaux et mythe de la caverne.
Alain Séchas nous place dans une position similaire à son héros, nous faisant avancer à la recherche du dessin, des dialogues ; obligeant le visiteur à être attentif au moindre détail qu'il découvre dans le faisceau de sa lampe torche. Et tandis que le chat-sseur peine à trouver son cochon ailé, celui de l'exposition passe dans notre dos, illustrant la fin de l'histoire. Siegfried n'a fait que tourner autour sans jamais réussir à l'approcher. Sommes-nous donc tous des petits Siegfried ?